Carte n° 52530: Verbes irréguliers: «venir», 2^e personne pluriel (2pl) de l’indicatif imparfait

Corpus

La carte n° 52530 s’appuie sur les réponses obtenues par l’énoncé «Autrefois, vous veniez plus souvent» du questionnaire féminin (23 réponses utilisables).

Relevés antérieurs

La 2pl de l’imparfait «vous veniez» a été relevée par la carte ALF n° 1365 «(Nous savions bien) que vous veniez», mais la formulation choisie dans le questionnaire de l’ALF n’est pas très heureuse: deux informateurs valaisans (p. 977 et 988) l’ont en effet interprétée dans le sens d’un futur dans le passé ‘que vous seriez venu’. La carte reflète néanmoins assez bien la diversité des formes de l’imparfait dans l’espace valaisan. Malheureusement, la forme n’a pas été recueillie par les TP.

ALF n° 1365 «(Nous savions bien) que vous veniez»

Cartographie, analyse

• morphologie de l’imparfait

(1) Dans nos matériaux, quatre parlers (Les Marécottes, Troistorrents, Torgnon et La Chapelle-d’Abondance) présentent des formes analogiques en [av] , [ɛv]   ou [iv] correspondant aux mor­phèmes de l’imparfait des conjugaisons 1A et 1B (cf. les cartes n° 52510 et 52520). Comme toujours, les formes en [v] portent l’accent tonique sur le morphème de l’imparfait ([ˈav], [ˈɛv], [ˈiv]).

(2) Le morphème inchoatif analogique [(ə)s]/[(ə)ʃ]  apparaît à Arbaz, Chamoson, Hérémence et Nendaz. Le parler de Miège présente son morphème spécifique de l’imparfait [it] .

 (3) Tous les autres parlers utilisent une forme étymologiquement «régulière» pour un verbe de la conjugaison latine en -īre (< veniēbātis), avec chute du -b- intervocalique dès le latin parlé populaire tardif. Dans ces formes, le [j], morphème de l’imparfait (< -iē), a cependant provoqué la palatalisation du n- final du radical verbal (> [ɲ] ) et s’est confondu avec celui-ci. Il en résulte les formes actuelles dans lesquelles le [ɲ] représente le morphème de l’imparfait.

• désinences

– Comme pour les autres conjugaisons, les formes caractérisées par le morphème de l’imparfait [ˈ‑ v-] possèdent une désinence atone [a, ɑ], [ɛ] ou [i].

– Les quatre occurrences du morphème [(ə)s]/[(ə)ʃ] sont suivies de la désinence [ˈi] tonique.

– La 2pl de tous les imparfaits en [it] de Miège se termine par [ˈa, ˈɑ] tonique.

– Les désinences régulières sans [-v-] possèdent une désinence tonique en [a, ɑ] (Lens, Montana, Sixt, Bionaz) qui peut se diphtonguer en [ˈæɛ]) (Fully) ou se vélariser en [ɔ] (Val-d’Illiez), en [e, ɛ, i] (Conthey, Isérables, Lourtier, Orsières, Savièse) ou en [i] (Évolène, Liddes, St-Jean).

– Le [s] final de la forme d’Évolène maintient la désinence consonantique de la 2^e personne du pluriel, comme dans d’autres paradigmes (cf. les cartes n° 51535, 51560).