Carte n° 42110: Verbes en -āre à radical non palatalisant (conjugaison 1A): le participe passé *asseditātu ‘assis’, masculin singulier et pluriel

Généralités

Les cartes n° 42110 à 42220 documentent la morphologie du participe passé des verbes réguliers de la 1^re conjugaison latine (< lat. ‑ātu, ‑āta) selon la bipartition de ces verbes qui est caractéristique pour le francoprovençal:

– les cartes n° 42110, 42120 et 42130 (*assēdĭtātu, *assedĭtāta ‘assis, assise’) et 42140 («compté») pour des verbes sans radical à effet palatalisant (conjugaison 1A),

– les cartes n° 42150, 42151 et 42152 («tiré»), 42210, 42211 et 42212 («mangé») et 42220 («baillé» ‘donné’ < lat. bajulātu) pour les verbes dont le radical exerce une influence palatalisante (conjugaison 1B).

Corpus

En francoprovençal – mais aussi en occitan, en ancien français, en ancien italien et dans de nombreux dialectes italiens (cf. GPSR 2: 19s., FEW 11: 406) – «s’asseoir» est un verbe régulier de la première conjugaison à radical non palatalisant: asət (graphie du GPSR, < lat. *assĕdĭtāre). Dans notre enquête, nous avons utilisé ce verbe pour explorer la morphologie d’un participe passé régulier en -āre sans influence palatalisante conjugué avec «être», s’accordant donc avec le sujet de l’énoncé, au masculin et au féminin, singulier et pluriel.

Le questionnaire comprend 8 énoncés pour le passé composé de «s’asseoir», qui documentent les formes du participe au masculin et au féminin, singulier et pluriel. Au masculin singulier et pluriel, tous les parlers sont attestés en principe, mais quelques lacunes quant à la forme du participe sont dues à l’emploi de la tournure adverbiale alternative «être [a ʃətˈ]» ‘être assis’ (cf. GPSR 1: 105 s.v. achèt, GPSR 2: 48 s.v. a sətn et GPSR 2: 563 s.v. bòtsn, FEW 11: 403b).

Relevés antérieurs

Le participe masculin singulier «assis» fait l’objet de la carte ALF n° 63. Les TP n’ont pas relevé la forme.

ALF carte n° 63 «(je me suis) assis (sous un arbre)»

Cartographie, analyse

– Tous les parlers étudiés présentent des désinences du participe passé qui correspondent à l’évolution phonétique régulière de lat. ‑a tonique libre en francoprovençal: > ‑[a, ɑ] (), parfois vélarisé en ‑[o, ɔ] (), voire fermé en -[u, ʊ] (). Les formes en [a, ɑ] caractérisent plutôt les parlers orientaux, celles en [o, ɔ] se trouvent surtout au centre et à l’ouest du domaine. Les formes en [u, ʊ] sont marginales (Orsières et les deux parlers valdôtains).

– Des différences mineures entre les parlers individuels qui n’affectent pas la morphologie de la désinence concernent une éventuelle chute de la voyelle initiale ([ʃɛtˈa], etc.) ou l’amuïssement de la voyelle médiane atone ([aʃtˈɑ, astˈa], etc.).

– Dans tous les parlers, les formes du singulier et du pluriel masculins sont identiques, en principe. Quelques rares divergences ([ʃʲɛtˈoː, ʃjtˈɑː] à ContheyF, [ʃɛtˈʊə] et [ʃɛtˈo] à OrsièresF) sont de l’ordre du polymorphisme habituel dans nos parlers.

– Les formes d’*assēdĭtātu ne montrent aucune influence analogique de la conjugaison 1B.