⇒ Pour les généralités s’appliquant à toutes les cartes consacrées à l’expression de la possession (n° 23010 à 23060), voir le commentaire de la carte de synthèse (23100).

Carte n° 23032: «Son». Le possessif masculin singulier de la 3^e personne du singulier

Corpus

Notre questionnaire comprend 5 occurrences du possessif masculin «son». 3 occurrences désignent des humains («son bébé, son gamin, son beau-père»), 2 des «inanimés» («son pouce», «son œuf»). À cela s’ajoutent quelques occurrences spontanées, comme d’habitude.

Relevés antérieurs

Le possessif masculin «son» a été recueilli plusieurs fois dans les TP (col. 426 «son derrière», col. 433 «son corps», col. 457 «son nid»).

• Dans la phrase «Il est tombé sur son derrière» qui évoque un objet de nature inaliénable, le possessif zéro est plus fréquent que le déterminant possessif (9 occurrences sur 15 points d’enquête valaisans); l’adjectif possessif est absent.
• Dans «Son corps est maigre», l’adjectif possessif est employé à Lourtier, Nendaz et Évolène, le déterminant possessif dans les autres points d’enquête; le possessif zéro est absent.
• Dans «L’oiseau fait son nid», l’adjectif possessif est employé à Lourtier et à Évolène, le possessif zéro à Nendaz et le déterminant possessif dans les autres points d’enquête.

On rappellera à ce sujet le résumé de la situation dans GPSR 3, 601, s.v. cho: «Cette distinction [sc. entre déterminants et adjectifs possessifs] est toutefois loin d’être rigoureuse et il n’existe pas de limite marquée entre les adj. (sic) des deux séries, comme c’était le cas en afr. Ils ne témoignent d’ailleurs pas partout d’une même vitalité, les positions réciproques des représentants de chaque série variant d’une localité à l’autre.»

Cartographie, analyse

	Dans nos matériaux, peut-être en fonction d’une trop petite diversité des rapports de possession évoqués (tous les exemples du questionnaire concernent des relations de parenté et des possessions «intrinsèques»), c’est l’article défini (possessif zéro) qui domine. Sur cinq à sept occurrences par lieu d’enquête, il apparaît seul dans une zone centrale qui comprend les parlers d’Arbaz, Savièse, Lourtier, Isérables, Nendaz ainsi que Fully. Il ne manque qu’à Sixt et à Troistorrents.
	Malgré la dominance du possessif zéro, celui-ci est en concurrence avec le déterminant possessif [s]/[ʃ] (et allomorphes) dans la majorité des parlers.
	Contrairement à la forme féminine de l’adjectif possessif qui est présente dans plusieurs parlers, la forme masculine [lʏ ʃjɔ, lɔ ʃjɔ] n’apparaît qu’à Évolène et à Bionaz (avec sa forme nasalisée [lo ɕm] spécifiquement valdôtaine), en concurrence avec le possessif zéro. Les attestations disponibles sont cependant trop peu nombreuses pour en déduire quoi que ce soit quant à une éventuelle différence entre le masculin et le féminin.
()	La tournure substitutive «pronom personnel précédé de à» est complètement absente de nos matériaux. À Bionaz, comme toujours, la tournure analogue avec de est bien présente.

Dans l’ensemble, il faut considérer qu’avec cinq à sept occurrences par parler, nos matériaux ne représentent que la «pointe de l’ice­berg»: ils illustrent les emplois les plus fréquents dans les différents parlers, mais ne permettent pas de documenter toujours les tournures plus rares.

Dernière révision de cette page: 23.12.2020.