Le déterminant possessif (masculin [t], féminin [ta], avec quelques allomorphes), est attesté dans pratiquement tous les parlers, à l’exception d’Évolène, de Miège et de Montana. L’absence des formes correspondantes à Chalais est due à une enquête très incomplète avec l’informatrice de Chalais. La forme prévocalique féminine est identique au masculin ([tɔn], [tn], [tn]). Toutes les attestations de la forme prévocalique féminine proviennent des parlers qui utilisent l’emprunt au français arrière dans arrière-grand-mère: [tn arjˈɛr ɡrã meːr] (IsérablesF), [tõn ariˈɛr mˈerø ɡr] (LensF), [tɔn aʁjˈɛʁ ɡrˈʊːʃᵄ] (NendazF), [tn aʁjˈɛʁ miʁ ɡʀã] (Val-d’IlliezF) à la place des formations traditionnelles avec rière (cf. [ta r ɡrˈʊəːɕ] à Hérémence, [ta rˈidɡɹˈɔʊʃ] à Savièse, etc.).

Le possessif zéro est fréquent dans les parlers du Valais central. Il est seul attesté à Miège et à Montana; son absence dans les autres parlers est probablement due au nombre insuffisant d’attestations recueillies.

L’adjectif possessif, toujours précédé de l’article défini, apparaît dans la région habituelle située sur la rive gauche du Rhône ainsi qu’à Torgnon, où il présente sa forme nasalisée typiquement valdôtaine. Il s’accorde évidemment en genre (et en nombre) avec le nom qu’il accompagne.

Un des éléments les plus remarquables de cette carte, c’est l’absence presque complète de la tournure substitutive «pronom personnel précédé de à», à l’exception d’une attestation spontanée recueillie avec l’informateur de Savièse. Apparemment, les énoncés prévus dans notre questionnaire ne comprenaient pas d’élément d’emphase (implication du locuteur; cf. aussi le commentaire de la carte n° 23012) qui aurait pu favoriser son apparition. À Bionaz, en revanche, la tournure analogue avec de semble complètement grammaticalisée et dépourvue d’une emphase particulière.